Gangster
La vie d'Alvin Karpis, célèbre braqueur de banques et ennemi public n°1 du FBI dans les années 1930. Une épopée américaine digne de Bonnie & Clyde.
Présentation de l'éditeur
« Je ne crois pas qu’il existe ce qu’on appelle un "criminel né", mais je n’étais pas sorti depuis bien longtemps de l’enfance lorsque j’ai décidé de faire carrière dans le crime. J’avais 10 ans et, déjà, je me préparais à devenir l’ennemi public n°1 des États-Unis. »
De 1925 à 1936, Alvin Karpis dévalise, braque, kidnappe et assassine quand il y est contraint, semant le chaos d’un bout à l’autre des États-Unis. Fidèle à ses amitiés, nomade par nécessité, traqué sans relâche par J. Edgar Hoover, le patron du FBI, Alvin Karpis deviendra l’obsession du gouvernement américain, l’un des quatre gangsters jamais appelés par les fédéraux «Public Enemy #1» et le seul d’entre eux à y avoir survécu. Gangster est l’incroyable récit de cette vie criminelle aussi romanesque qu’un polar.
Extrait
Profession ? Gangster, braqueur, kidnappeur. Et j’étais sacrément bon, peut-être le meilleur d’Amérique du Nord. Et ce pendant cinq ans, de 1931 à 1936. Non, je n’essaie pas de flatter mon ego quand j’utilise ce mot de « professionnel ». Ce business est vraiment devenu mon métier parce que c’est comme ça que je l’ai abordé : en professionnel. Dans d’autres circonstances, j’aurais pu être un avocat brillant ou peut-être un homme d’affaires fortuné. J’aurais pu faire n’importe quoi qui demande du style et surtout pas une once de pitié. J’aurais même pu occuper un poste élevé dans la police. Je me débarrassais si facilement des flics et des mecs du FBI qu’on peut dire que je connaissais mieux le crime que n’importe lequel d’entre eux, y compris le numéro un, J. Edgar Hoover. Mais la vie a en décidé autrement, et ça depuis que j’étais tout gosse. Et je ne suis pas devenu avocat, homme d’affaires, ou un de ces G-Men 1. Je suis devenu un voleur, un voyou et un kidnappeur. Et oui, j’étais un pro.
Je ne sais pas combien d’argent j’ai gagné. J’ai perdu le compte. J’ai pourtant une bonne mémoire et je me rappelle des détails de presque toutes les attaques de banques, de tous les braquages, de toutes les affaires de toutes ces années durant lesquelles Freddie Barker, moi et tous les autres membres du gang Karpis Barker, on sillonait le Midwest. Mais impossible de savoir combien de fric j’ai pu faire. Tout ce que je sais, c’est que dans les bons jours, nous vivions très bien. Nous avions toujours de l’argent pour acheter la meilleure bouffe, vivre dans les plus beaux hôtels et ou des appartements confortables, porter des vêtements de luxe et conduire de grosses cylindrées.
Le problème était que je devais toujours faire attention à la manière de dépenser mon fric. Pendant toute ma vie d’adulte, j’ai été un fugitif. J’ai dû surveiller les flics et j’étais aux aguets chaque seconde du jour et de la nuit. J’ai peut-être gagné beaucoup d’oseille, mais je ne pouvais pas l’étaler comme un business man ordinaire, et je n’ai jamais fréquenté la haute société. Au lieu de cela, quand je cherchais du bon temps avec Freddie et les autres, c’était dans les bars clandestins ou les bordels. Je me sentais bien avec les gens qui vivaient dans ce genre d’endroits : je pouvais m’y détendre. Nous avions tous la même chose en commun : beaucoup de pognon et des flics qui nous attendaient.