Natio du FLNC au grand banditisme
De la lutte politique au grand banditisme, le parcours d'un ancien Natio corse.
Présentation de l'éditeur
Pour la première fois, un ancien « Natio », membre d’un des commandos les plus actifs du FLNC de la fin des années 1970 à la fin des années 1990 revient sur son histoire. Jeune militant engagé dans la lutte nationaliste après les évènements d’Aléria en 1976 et la naissance du FLNC, Michel Ucciani va peu à peu glisser vers la délinquance. Les attentats et l’action clandestine lui donnent le goût de l’action, le recours à « l’impôt révolutionnaire » et autres rackets en font un gangster et un braqueur de haut vol.
Pour la premiere fois racontée de l’intérieur, cette évolution de la lutte politique et des idéaux de la jeunesse au grand banditisme nous fait comprendre les dérives du nationalisme corse.
Extrait
J’ai lu tellement de livres de gangsters et de romans policiers qu'un jour je me suis dit : pourquoi ne pas en écrire un moi-même ? Je n’aurais rien à inventer : ma vie a été un polar. Depuis mes 19 ans, je joue aux gendarmes et aux voleurs. Cette vie, il suffirait que je la raconte.
Mener cette existence est loin d’avoir été une réussite totale : à 60 ans, je totalise presque 25 ans de prison. Mon casier judiciaire affiche dix condamnations, soixante-douze années de prison ferme prononcées à mon encontre, et j’y suis encore à ce jour. C'est déjà beaucoup. La part de réussite, c'est que je n'ai pas payé tout ce que j'ai pu faire dans ma vie, heureusement, sinon ce serait en milliers que se compteraient les années de prison.
J'aurais pu mourir cent fois, criblé de balles, tué par la police sur un braquage ou sur une arrestation, tué par des ennemis pour une vengeance ou une rivalité, dans un règlement de comptes, ou bien encore dans une explosion en faisant une fausse manœuvre à l’époque où on jouait toutes les nuits avec de la dynamite. Je suis passé à travers tout ça en franchissant toutes les barrières entre le militantisme nationaliste et le grand banditisme.
Je suis toujours vivant, chance ou miracle, qui peut le savoir ! Quoi qu’il en soit, je ne regrette rien, mener cette vie m’aura plu du premier au dernier jour.
Je vais maintenant employer les quelques années d'inactivité forcées qu'on m'impose avec cette dernière incarcération pour m’atteler à écrire ce livre, et raconter mon parcours. Parcours qui n'est en aucun cas un exemple à suivre.