La mouche du coche
Rappelé par Napoléon III, alors qu'il partait pour les États-Unis, Hadrien Allonfleur, capitaine à l'escadron des cent-gardes, se rend à Compiègne pour mener à bien une enquête au demeurant facile.
Mais rien n'est simple pour notre enquêteur dilettante qui décide de poursuivre ses propres investigations. Il entraîne Amboise Martefon, ancien inspecteur de la Sûreté qui préfèrerait rester au chaud à Paris plutôt que de braver le froid compiégnois de ce mois de novembre 1864.
Ce qu'ils découvriront sera éprouvant pour les deux hommes pourtant rompus aux pires forfaits.
Hadrien Allonfleur est tenace. Ce n'est pas la connaissance d'une délicieuse romancière, ni les fastes des réceptions du couple impérial au château de Compiègne qui le détourneront de sa mission : arrêter un assassin, quitte à affronter l'hiver cévenol pour résoudre cette affaire, la plus difficile qu'il ait eue à élucider jusqu'alors.
Extrait
— Venez, ma chère. Votre place n’est pas ici. Le conducteur a trop poussé sa machine et les deux dernières voitures ont déraillé. — Il lui caressa la joue — Nous avons eu de la chance. L’accident a fait un blessé, un employé, mais hélas, un voyageur a été retrouvé mort dans le fourgon à bagages.
— Où est-elle ?
Ma voix relevait du croassement. Je toussai pour lui redonner ses intonations normales et répétai :
— Où est-elle ?
— La victime ? Là-bas.
Il montra de la main trois hommes penchés au-dessus d’une forme recouverte d’un drap blanc. Je me mis alors à courir en direction du groupe.
J’avais oublié le cadavre que je convoyais jusqu’à la morgue de Paris.