Les Palimpsestes

Auteur : Aleksandra Lun
Editeur : Sous-sol

Ça ne va pas très fort ces derniers temps pour Czeslaw Przesnicki. À trente-cinq ans, cet autoproclamé «écrivain raté», ressortissant polonais d'expression antarctique, se retrouve interné dans un hôpital psychiatrique liégeois. Vétérinaire contrarié, auteur d'un premier roman qui s'est vendu à six exemplaires, tenaillé par une sévère disette sexuelle et l'angoisse de la page blanche, Czeslaw sent que ses nerfs vont eux aussi bientôt le lâcher... Il erre dans les couloirs d'une étrange institution dont les patients se nomment Nabokov, Beckett, Cioran ou encore Ionesco. Vol au-dessus d'un nid de génies - tous autant de grandes figures de l'exil qui, accusées d'avoir renoncé à leur idiome maternel, doivent se soumettre à une énigmatique «thérapie bartlebienne» censée les remettre dans le droit chemin linguistique.

Roman cosmopolite étourdissant d'espièglerie et d'inventivité, Les Palimpsestes, sous les abords d'un hommage fantasque à la littérature, dresse le portrait aussi touchant que désopilant d'un personnage en crise. Tiraillé entre plusieurs langues, plusieurs identités, plusieurs masques, ce descendant déjanté des héros kafkaïens est le visage tragi-comique de notre époque, et sa folie est la nôtre.

Traduit de l'espagnol par Lori Saint-Martin
14,00 €
Parution : Mars 2018
128 pages
ISBN : 978-2-3646-8348-8
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La presse en parle

Le « syndrome de l’écrivain étranger » est cette curieuse maladie qui frappe les auteurs écrivant dans un autre idiome que leur langue maternelle. Aleksandra Lun, qui le définit avec beaucoup d’humour dans Les Palimpsestes en est manifestement atteinte puisque, polonaise et traductrice polyglotte, elle écrit en espagnol depuis la Belgique où elle vit. Le même mal ronge le héros de ce livre loufoque : Czeslaw Przesnicki, un Polonais interné dans un asile psychiatrique de Liège. Il a écrit un premier livre raté en langue « antarctique » et doit se soumettre à une thérapie « bartlebienne » de réinsertion linguistique. Dans ce premier roman étourdissant, d’une drôlerie imparable, Aleksandra Lun se joue des replis nationalistes susceptibles d’affecter la littérature. Incorporant au récit une galerie d’écrivains ­ (Nabokov, Beckett, Cioran, Conrad, Karen Blixen ou encore Agota ­Kristof) s’exprimant eux aussi dans une langue d’adoption, cette satire enlevée oppose la fraîcheur de leur regard et de leur verbe à la rigidité d’une société qui serait figée, jalouse de son patrimoine. Ces inclassables Palimpsestes, basés sur de savoureuses répétitions de motifs, d’obsessions et de situations absurdes, disent le plaisir et la nécessité de transgresser les convenances et les frontières : un ébouriffant geste littéraire.
Le Monde des Livres

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