L'énigmatique madame Dixon

Auteur : Alexandra Andrews
Editeur : Les escales éditions
En deux mots...

Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour vivre la vie dont vous avez toujours rêvé ? C’est la question que pose ce thriller psychologique élégant et vicieusement divertissant.

Traduction : Isabelle Maillet
22,00 €
Parution : Octobre 2021
416 pages
ISBN : 978-2-3656-9561-9
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Présentation de l'éditeur

Florence Darrow veut être écrivaine. Ou plutôt : Florence Darrow sera écrivaine, elle en est persuadée. Chose plus simple à dire qu’à faire, et Florence peine à trouver sa place dans le monde de l’édition new-yorkaise. Quand on lui propose de devenir la nouvelle assistante de madame Dixon, l’autrice de Mississipi Foxtrot, le best-seller de l’année, elle saute sur l’occasion.
Seul petit détail, Madame Dixon refuse toute publicité, Dixon est un pseudonyme et elle garde jalousement sa vraie identité. En acceptant ce poste, Florence devra se plier à toutes ses exigences, comme vivre isolée dans sa maison à la campagne et ne révéler à personne pour qui elle travaille.

La collaboration se passe bien, Florence est avide d’apprendre les ficelles du métier. Elle va même accompagner la romancière en voyage au Maroc pour travailler sur son futur roman. Là-bas tout semble parfait : balades sur la plage, couchers de soleil magnifiques, soirées entières passées à discuter en buvant du whisky… Mais le rêve tourne au cauchemar quand Florence se réveille un matin dans un lit d’hôpital. Elle a apparemment survécu de peu à un accident de voiture dont elle n’a que très peu de souvenirs.
Qu’a-t-il pu lui arriver ? Où est donc passée madame Dixon, qui était dans la voiture avec elle ? Très vite, elle prend conscience qu’au lieu de rester dans l’ombre de la célèbre écrivaine, elle pourrait profiter de cette disparition pour se glisser dans la peau de l’énigmatique madame Dixon. Et pourquoi pas lui emprunter son fameux pseudonyme...

Extrait

Semat, Maroc
— Madame Weel-cock ?
Au prix d’un gros effort, elle souleva sa paupière gauche, et une chaude lumière jaune inonda sa rétine. Son champ de vision était barré par une silhouette floue. Elle referma son œil.
— Madame Weel-cock ?
Un bip strident se faisait entendre quelque part. Cette fois, elle se força à ouvrir les deux yeux. Elle était allongée sur un lit inconfortable, bordé par des rideaux crasseux.
— Madame Weel-cock ?
Elle tourna la tête avec difficulté. Un homme vêtu de ce qui ressemblait à un uniforme militaire était assis sur une chaise installée à son chevet. Penché en avant, il l’observait attentivement. Les rondeurs de son visage évoquaient celles d’un poupon en plastique. Il ne souriait pas.
— Madame Weel-cock, dit-il pour la quatrième fois. — Helen ? demanda-t-elle d’une voix faible.
— Helen, oui.
Il hocha la tête.
— Savez-vous où vous êtes ? questionna-t-il en anglais. Elle regarda autour d’elle.
— À l’hôpital ?
— C’est ça. Vous avez eu une soirée agitée.
— Pardon ?
— Très agitée, même.
Elle laissa échapper un petit rire involontaire. Son interlocuteur fronça les sourcils, visiblement agacé. Au même instant, le rideau sur sa gauche coulissa, et tous deux tournèrent la tête. Une femme en blouse blanche, coiffée d’un voile également blanc, s’avança vers eux. Une infirmière ? Elle s’inclina vers le lit, le visage éclairé par un sourire chaleureux, et prononça quelques mots dans une langue étrangère en lissant la mince couverture.
Puis elle pivota vers l’homme et s’adressa à lui d’un ton plus cassant. Il se leva, avant d’écarter les mains en un geste d’apaisement. Après avoir esquissé un sourire froid, il tira le rideau de l’autre côté et disparut.
La jeune femme dans le lit voulut interpeller l’infirmière, mais elle aussi s’en allait.
— Attendez..., appela-t-elle d’une voix éraillée.
En vain. L’infirmière ne l’entendit pas ou choisit de l’ignorer.
Elle resta seule.
Son regard se fixa sur le plafond, lequel était constellé de taches d’humidité brunâtres. Elle tenta de se redresser en position assise, pour s’apercevoir que ses mouvements étaient entravés par un plâtre à son poignet gauche. C’est à ce moment-là seulement qu’elle prit conscience de la douleur. Tout son corps l’élançait.
Elle reporta son attention sur la chaise que l’homme avait occupée. Il l’avait appelée « Mme Weel-cock ». L’information semblait importante, pourtant elle ne parvenait pas à lui donner un sens. Elle referma les yeux.
Quelques instants – ou peut-être des heures – plus tard, le rideau se rouvrit. L’infirmière s’approcha, accompagnée par un homme différent.
— Bonjour, madame Wilcox, dit-il. Je suis heureux de voir que vous êtes réveillée.
Il parlait mieux anglais que le précédent visiteur, en détachant soigneusement chaque syllabe.
— Je suis le docteur Tazi. J’étais de garde quand vous êtes arrivée hier soir avec deux côtes cassées, le poignet fracturé et des hématomes sur le visage et le torse. On m’a dit que vous aviez eu un accident de voiture. C’est le genre de blessures typiquement causées par les airbags. Vous avez de la chance que ce ne soit pas plus grave.
Comme si elle n’attendait qu’un signal, l’infirmière présenta à la patiente un gobelet d’eau et un comprimé blanc aussi gros qu’une molaire.
— C’est de l’hydrocodone, un antidouleur, expliqua le médecin. Je repasserai cet après-midi évaluer votre état, mais à mon avis, vous devriez pouvoir sortir demain. Jusque-là, tâchez de vous reposer, madame Wilcox.
Il s’éloigna, entraînant dans son sillage l’infirmière vêtue de blanc.
« Mme Wilcox. » La jeune femme articula le nom en silence. Helen.
Puis la lumière reflua et le sommeil l’emporta.

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