Idées pour retarder la fin du monde
Editeur : Dehors
Les peuples autochtones d'Amérique du Sud ont connu une forme de fin du monde au xvie siècle après l'invasion de leurs terres par les Européens. Dans ce petit livre Ailton Krenak, figure éminente des luttes autochtones du Brésil, se demande en quoi cet héritage ne pourrait pas fournir un regard averti pour affronter les conséquences du nouveau régime climatique de l'Anthropocène. Cette parole, véritable anthropologie inversée, se situe au lieu d'un renversement de perspectives : avec la mutation en cours des conditions du maintien de la vie sur Terre, ne serait-ce pas l'humanité organisée sur les fondements de la modernité dont il serait plus à craindre qu'elle soit démunie des facultés d'adaptation requises ? Tout compte fait, ne serait-ce pas plutôt les peuples autochtones, par leurs ancestrales stratégies de résistance, qui pourraient indiquer une voie susceptible de retarder l'avancée « du désert et de la dévastation » engendrée par le surdéveloppement technocapitaliste ?
La presse en parle
Autant le dire d’un mot : peu d’ouvrages sont aussi novateurs et interrogent à ce point le lecteur.
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« Sommes-nous vraiment une humanité ? », interroge-t-il.
Le mérite d’Ailton Krenak est d’ouvrir cet immense chantier, alors que la planète est engagée dans un processus d’extinction.
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Pour cela, il arpente les zones frontières où s’entrecroisent des concepts comme ceux de progrès, de développement durable, d’Anthropocène… et quelques autres fils conducteurs, l’importance des visions poétiques et des rêves n’étant pas le moindre.