La confession
Lorsque l'écrivain Leonard Balmain accepte de servir de nègre pour l'autobiographie du mystérieux T orquil T od, il s'applique si bien à coucher sur le papier ce que celui-ci lui confesse qu'il en oublie presque la réalité. Balmain court le risque d'être le complice des révélations sinistres qui lui sont faites.
Que le récit de T od en vienne à évoquer trahison sexuelle et meurtre, Leonard Balmain réalise alors qu'il en sait trop et que le danger de finir sur les pages même de l'histoire mouvementée de T od est réel.
Roman subtil et parfaitement maîtrisé sur la question du double et des identités troubles, La Confession ne fait que confirmer la réputation de John Herdman comme une sorte de Dostoievsky écossais et le digne et parfait successeur de James Hogg et de RL Stevenson.
La presse en parle
L’écrivain Leonard Balmain (il déteste son nom, prévient-il) se retrouve avec un contrat sur la tête pour avoir accepté de rédiger les mémoires d’un certain Torquil Tod, anonyme parfait qui a des choses, semble-t-il, à se reprocher. Tod, ex-hippie et libertarien, a oscillé, sa vie durant, entre psychoses hallucinatoires et fréquentation de communautés plus ou moins sectaires et dangereuses. Ses souvenirs sont donc incertains. Mais, indique Balmain, « je dois ici mettre le lecteur en garde contre la supposition selon laquelle je suggérerais que, parmi tous ces impondérables et ces incertitudes, il n’y a pas de vérité objective ». Publié en 1996 sous le titre Ghostwriting – un ghostwriter, en anglais, est un « nègre » et peut s’entendre littéralement comme « écrivain fantôme » –, ce roman, qui mêle habilement Conan Doyle et Todorov, new age et horreur gothique, jouant sur le pastiche et les nerfs du lecteur, est aussi une réflexion sur les doubles que se crée un écrivain dès qu’il met en place un récit, fût-il de « témoignage ». E. Lo.
Le Monde