Les plantes qui tuent
Une histoire naturelle des plantes les plus toxiques de la planète. Un livre scientifique et superbement illustré, où le lecteur découvre toute l'ambiguïté de ces végétaux, mortels ou thérapeutiques selon l'usage
À l'heure où les débats sur les plantes psychotropes ou médicinales font rage pour déterminer leur degré de dangerosité pour la santé, cet ouvrage rétablit quelques vérités. Élisabeth Dauncey et Sonny Larsson ont uni leurs savoirs pour proposer une fresque, sans équivalent, des plantes vénéneuses du monde entier. On y découvre pourquoi et comment certaines plantes sont toxiques, ainsi que les manières dont elles agissent sur leurs agresseurs, des micro-organismes aux grands mammifères. Belladonne, aconit, hellébore, ciguë, mais aussi tabac, pavot ou encore manioc, plus d'une cinquantaine de plantes et leurs familles botaniques sont richement présentées, classées selon leurs principes actifs ou leurs actions sur les organismes vivants (attaque de la peau, du cerveau, des organes digestifs).
Au passage, les auteurs présentent leurs évolutions, leur physiologie, leurs stratégies de survie, mais aussi la manière dont elles sont utilisées en médecine, dans les rituels et dans la vie des hommes.
La presse en parle
Ce traité de botanique d’un genre un peu particulier n’évoque donc que les végétaux les plus dangereux en commençant par expliquer comment ils ont embrassé cette carrière meurtrière : « Les plantes ne peuvent pas fuir les herbivores qui s’en nourrissent, ou les champignons, bactéries et autres micro-organismes qui les attaquent, elles doivent donc trouver d’autres moyens pour se protéger et se défendre. L’une de ces stratégies est de sécréter des substances vénéneuses et nocives qui dissuadent la prise alimentaire et l’infection. » Le poison comme arme de dissuasion donc, mais le végétal ne sort pas toujours vainqueur de la course aux armements.
On peut ainsi citer le cas du lapin qui produit une enzyme inactivant le poison de la belladone. Mieux : les animaux peuvent détourner la toxine à leur compte, comme le monarque, papillon qui consomme de toxiques asclépiades et se rend du même coup immangeable pour les oiseaux…
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Pierre Barthélémy, Le Monde