Je ne sais pas quoi faire des gentils blancs
« Cet été-là, alors que mon pays se divisait pour savoir si un adolescent noir non armé méritait de mourir, quelque chose a changé en moi. Cet été-là, je me suis réveillée ».
La ségrégation raciale fait désormais partie du passé. Officiellement. Pourtant, chaque jour, aux États-Unis et ailleurs, femmes et hommes noirs continuent d'être victimes de discrimination, voire bien pire.
Confrontée à la violence diffuse du racisme institutionnalisé, Brit Bennett s'interroge, dans neuf essais aussi brillants que corrosifs, sur ce qu'être noir.e signifie dans la Great America revendiquée par Trump. À travers le prisme d'objets du quotidien ou d'une actualité souvent tragique, Brit Bennett montre que si le racisme a changé de visage, il n'en est pas moins toujours réel.
La presse en parle
Trois ans de réflexion sur ce qu’est le racisme aujourd’hui aux Etats-Unis : c’est ce que propose ce passionnant recueil d’essais de Brit Bennett, 28 ans, auteure du Cœur battant de nos mères (Autrement, 2017). Ecrits entre 2014 et 2017, les neuf textes questionnent le goût immodéré du public américain pour les films d’esclavage, la nostalgie des électeurs de Trump ou encore le terrorisme blanc, illustré par le Ku Klux Klan, et souvent occulté bien qu’il soit, selon elle, « aussi vieux que l’Amérique ». Dans « Je ne sais pas quoi faire des gentils Blancs », l’essai qui donne son titre au livre, l’écrivaine afro-américaine déplore que ses compatriotes blancs se préoccupent davantage de montrer leur ouverture d’esprit que de lutter contre un racisme institutionnel qu’ils refusent de reconnaître. Un privilège, remarque-t-elle, quand les Noirs doivent prouver qu’ils sont « dignes de vivre ». Une dignité mise à mal, entre autres, par l’impunité dont jouissent les policiers impliqués dans le meurtre de Noirs. « Trump a raison : on ne peut pas changer l’Histoire. En revanche, on peut la répéter », prévient Brit Bennett.
Le Monde des Livres