Hopper, lumière d'absence
La peinture moderne a évité l'image et la narration pour ne pas se retrouver dans la proximité de la photographie et du cinéma et de ce que la reproduction technique révèle : la banalité d'un monde vide de substance. C'est ce défi que Hopper assume pour peindre le présent au présent.
Tout en conservant la proximité du photographique et du monde banal, il les dépasse en exprimant leur « vérité » en peinture. Une transfi guration qui produit la tonalité particulière de son oeuvre :
« étrangement familier », énigmatique dans son évidence. En partant de la réalité de l'Amérique de son temps, déterminée dans son essence par Hollywood, Hopper atteint l'envers du « rêve américain » et « l'expérience existentielle » commune du XXe siècle : déréliction, solitude, aliénation.