Le taureau par les cornes
Juin 2005. Un diagnostic est enfin posé : sa mère souffre de démence fronto-temporale précoce, affection cousine de la maladie d'Alzheimer. Septembre 2005. Son fils Emile naît prématurément. Il est atteint de trisomie. A quelques mois d'intervalle, Morvandiau doit faire le deuil de la mère qu'il a connue et de l'enfant qu'il avait attendu. C'est l'occasion pour lui de revenir, avec pudeur et poésie, sur l'histoire de sa famille et plus particulièrement celle de sa mère, femme très pieuse au fort caractère, alliant conformisme et fantaisie. C'est aussi le récit du difficile apprentissage de la vie auprès d'un enfant handicapé, du regard porté par les autres, de la jungle administrative qu'il doit affronter. A travers le regard tantôt amusé, tantôt agacé qu'il porte sur les incongruités de la différence et ce qui l'entoure, Morvandiau évoque avec tendresse l'intensité des émotions d'un père et d'un fils face à la maladie, et finalement, le bonheur d'être en vie.
La presse en parle
L’auteur n’esquive aucune des réalités endurées par les familles confrontées au handicap : la culpabilité de ne pas être à la hauteur, le gymkhana administratif, la compassion surjouée, quand ce n’est pas la violence du fameux « regard des autres » (« Si ça peut vous consoler, ma petite-fille a la mucoviscidose », lance un pharmacien)… Les contrepoints se répondent dans ce carnet en partie autobiographique qui digresse du côté du cinéma et de la transformation urbaine de Rennes. Une infinie pudeur s’en dégage finalement, à tirer les larmes des yeux.