Xibalba
1932, l'Aéropostale s'éteint doucement. Au Vénézuela comme ailleurs, les lignes ferment les unes après les autres, malgré l'audace des derniers pilotes... Eddie, l'Américain, et André, le visage balafré, écument les bars, se racontent leurs pays et leurs compagnons disparus: deux têtes brûlées, deux amis. Voler ? la seule chose qu'ils savent faire et, sans doute, leur dernière raison de vivre. Que faire alors lorsque qu'une ethnologue distinguée puis deux jumeaux taciturnes, recherchent les services d'un aviateur ? Décoller encore une fois, toiser les frondaisons, survoler les fleuves verts; et entendre le nom d'une terre magique, perdue au plus profond de la jungle, que les Indiens nomment Xibalba. Porté par une ligne claire moderne et incarnée, modulé par une bichromie éclatante, ce grand récit parle d'amitié et du souvenir des êtres chers. Nourri par Chaland autant qu'Howard Hawks, Simon Roussin confirme livre après livre son immense talent de conteur; il s'enfonce ici dans la psyché de ses personnages pour en faire flamboyer le drame intime et nous emporte avec brio dans une étrange et étourdissante aventure.
La presse en parle
Pour typés qu’ils soient, les personnages de Xibalba, le nouveau roman graphique de Simon Roussin, figure montante de la bande dessinée, n’en sont pas moins au service d’un récit d’aventures exonéré des codes habituels du genre (la bravoure en tête). La mort dans son lit d’un as de l’aviation, l’importance donnée aux rôles féminins et l’introduction de phénomènes paranormaux au cœur de la jungle confèrent à cet album un charme rare. Le recours à une bichromie obsédante (noir et orange), le papier au fort grammage et quelques belles plages de silence participent grandement au magnétisme.