Le Trésor
Comme chaque jour, Bo explore la décharge à la recherche d’un trézor. Mais ils sont décentaine à écumer comme lui cette montagne de détritus. Ce jour-là, pourtant, Bo découvre un drôle de tuyau, qui pourrait bien tout changer…
Extrait
Sur la pile de la décharge, Bo s’était réfugié à l’ombre d’un gros réfrigérateur sans porte. Écrasé de chaleur, il se reposait un instant.
Là-haut, les mouettes et les corbeaux piaillaient à vous transpercer le crâne, griffant le ciel de leurs notes cinglantes et longues. Ça piaillait, ça piaillait... On n’avait jamais la paix. La chaleur, le danger, la solitude, Bo s’y était fait. Vraiment, ce qu’il ne supportait pas, c’était qu’on lui casse les tympans, et les piafs faisaient ça constamment.
Grimaçant, il leva les yeux. Ils étaient nombreux à voler au-dessus de la décharge, décentaine, peut-être.
Bo savait que décentaine, signifiait « beaucoup ».
Devant lui, un sac se mit à flotter parmi les détritus dans un froufrou de plastique, s’envolant doucement. Il ferma les yeux. Le son n’était pas déplaisant. On pouvait l’écouter, ça faisait comme une mer qui montait, descendait... montait, descendait...
Bo, s’apaisa, bercé par la marée.
– Hé, toi ! Au travail !
Il sursauta et se hâta de courir un peu plus loin. Sur son dos, un sac en toile de jute ballotait, cognant douloureusement contre ses côtes. Ça faisait kpan, tonk, kpan, tonk, on pouvait s’inventer une marche glorieuse dessus, une histoire de victoire vécue à plusieurs.
Inventer, c’était encore ce qu’il y avait de mieux à faire.