Jeanne, Dieu, le diable et les autres

Auteur(s) : Hervé Giraud, Edith Chambon
Editeur : Editions Thierry Magnier

Alors qu’on l’a déjà éloignée de force de son amoureux et emprisonnée dans un couvent, Jeanne est séparée de l’enfant qu’elle vient de mettre au monde. Ça ne se passera pas comme ça. Indomptable, Jeanne n’a qu’une idée en tête : se venger au nom de sa liberté.
Un roman hors du commun, mêlant histoire d’amour et scènes d’action tonitruantes en plein XVIIe siècle !

13,90 €
Parution : Janvier 2021
288 pages
ISBN : 979-1-0352-0410-5
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Extrait

Je sais où va le monde et d’où il vient ; je sais où naissent les vagues et où elles s’achèvent ; de l’amour, je ne sais pas grand-chose. Est-ce que les histoires d’amour sont comme les vagues que l’on surfe ? Est-ce que ce sont des hymnes à la liberté ? Des dramaturgies qui se terminent par la mort des protagonistes ?
Tout ce que je sais de l’amour, c’est qu’il est universel : il ne respecte rien, ni les distances ni les siècles. Il se fout pas mal des époques et de leurs nécessités. De toutes les contrées, de tous les royaumes, de toutes les époques, ceux qui s’aiment, s’aimaient et s’aimeront se regardent dans les yeux, s’embrassent et se parlent en se touchant simplement du bout des doigts. Ils auront toujours la lune comme témoin, la liberté comme horizon et le coeur qui cogne quand ils s’enlacent. L’amour n’étant pas du même bois que la morale, la question de savoir s’ils ont le droit ou pas ne se pose pas.
L’histoire d’amour que je vais vous raconter commence mal. Il y aura de la violence, des frustrations, des séquestrations, mais aussi de l’espoir, des chevaux, des épées,des libertés, des baisers, des courses effrénées à travers les prairies, de la bagarre, des hommes qui trinquent, qui marchent, qui galopent, qui ont peur, froid, mal... Il y aura du sang, il y aura une fille, un garçon, un enfant, il y aura la mer et une issue à aller chercher de l’autre côté de la ligne d’horizon.
Ce récit, c’est celui de Jeannette. Elle aimait un garçon et ce garçon l’aimait. Elle n’avait pas le droit. Lui non plus. Ils n’ont pas dû fuir, mais s’enfuir. Ils n’avaient rien sur eux, sinon quelques pépins de raisin au fond d’une poche et de l’amour à ne plus savoir qu’en faire.
Ils ont dû transgresser les règles pour échapper aux pressions que la famille, la religion ou l’État exerçaient.
Il faut bien de l’audace à ceux qui pratiquent la désobéissance pour s’affranchir des puissants et décider seuls de leur destin.
Si l’époque a changé, le désir et le besoin d’émancipation n’ont pas pris une ride. La liberté est un combat qui durera toujours. Il faut faire de sa vie ce que l’on veut ; chaque matin créer un nouveau monde, faire un pied de nez aux contraintes imposées, fonder une Amérique, et quand celle-ci est épuisée, la recommencer. Aimer et le vouloir. Juste surfer. Fake it until you become it. Aussi vrai que chaque récit contient sa propre mythologie, la vie est une ondulation qui vient de l’horizon. Des hommes arrivent au monde comme naissent les vagues, ils font leur chemin sur terre et meurent. D’autres vagues surgissent alors et d’autres hommes vivent et s’aiment à leur tour. De l’élan créé, du témoin que l’on se passe, se propagent l’amour et la liberté qu’il nous appartient à tous de perpétuer.
Je m’égare... Venons-en à l’histoire :
Au début, il y a un homme, un dénommé Artus-Enguerrand de Foucambert, chevalier, duc et pair, grand écuyer de France, seigneur de l’Aigle. Oups, non, je reprends.
Au début, c’est l’an 1663, et c’est la fin de l’été.

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