L'enfant-tigre
Pépin ne veut pas partager sa maison avec cette famille de réfugiés. Quand elle croise le regard de Khamzat, elle comprend que la colère qui bout en lui est aussi grande que la sienne… Et si de leur colère naissait une belle amitié ?
Extrait
Pourtant, un soir, Maman nous annonce que tout va changer. De nouveaux habitants s’installent.
– Ils arrivent de Tchétchénie. Ce sont des réfugiés. Ils vont rester ici jusqu’à ce qu’ils aient des papiers, et un endroit où vivre. Tu verras, il y a un couple et un enfant. Un garçon un peu plus âgé que toi.
– Cela te fera un camarade ! renchérit Papa. Puis il ajoute : il dormira dans la salle de jeux.
– Dans MA salle de jeux ? je crie.
– Enfin, Pépin, tu n’y vas jamais, tu es toujours fourrée dans le jardin.
Je suis peut-être toujours fourrée dans le jardin, mais je ne goûte guère l’idée de partager mon domaine avec des inconnus. Le jour de leur arrivée, je me cache dans les plus hautes branches du cerisier. Je peux tout observer sans être vue. Je reconnais la voix de Grand-père qui leur fait faire le tour du propriétaire et j’entends Papa rigoler : “notre Pépin semble avoir disparu, mais vous la rencontrerez bientôt. Vous la reconnaîtrez aisément : genoux écorchés et tête brûlée !” Non mais il se prend pour qui, celui-ci ?!